Les jeunes et la loi
À la rescousse des jeunes handicapés dans le système judiciaire
Les jeunes sont tous différents et chacun d’eux mérite d’être traité de façon juste et équitable par notre système judiciaire, qu’il ait été témoin ou victime d’un crime, ou accusé d’un méfait.
Les recherches indiquent que, dans l’organisation judiciaire, les jeunes handicapés ne sont pas traités de la même manière que les autres jeunes. La nature de leur handicap peut avoir un impact énorme sur la façon dont ils sont traités à tous les échelons du processus juridique. Il en est ainsi tant pour ceux ayant un handicap physique que mental, ou même d’un trouble d’apprentissage.
Il n’est pas facile de reconnaître ou de diagnostiquer certains handicaps. Il se peut même que vous ne vous rendiez pas compte que le jeune avec qui vous travaillez souffre d’un handicap. C’est pourquoi il est important que les gens qui oeuvrent auprès d’une clientèle de jeunes soient sensibilisés à l’impact d’un handicap dans le système judiciaire. Bien sûr, c’est impossible d’être un spécialiste de tous les handicaps mais, si vous être attentifs à ces possibilités et si vous apprenez comment rendre le système plus équitable, vous pourrez aider ces jeunes.
Parents, professeurs, travailleurs sociaux, animateurs de groupes jeunesse et quiconque travaille avec des jeunes peuvent faire la différence. Si vous connaissez un jeune ayant un handicap qui a des démêlés avec la justice, voici comment vous pouvez l’aider. Les conseils suivants sont efficaces, que le jeune ait été accusé d’un crime ou qu’il en ait été victime ou témoin.
Appuyez toujours le jeune ayant un handicap de façon à respecter sa dignité et à renforcer son estime de soi.
Ne sautez pas aux conclusions. Des démonstrations inopportunes de frustration ou de colère ne sont pas nécessairement des signes d’irrespect. Les jeunes handicapés ont parfois de la difficulté à interagir, et les accès de colère ou les emportements en sont parfois le résultat. C’est également le cas d’un jeune qui aurait une capacité d’attention réduite ou serait agité .
Faites attention aux stéréotypes! Ils créent des problèmes et ont de grandes répercussions pour les jeunes ayant un handicap. On pense, à tort, que de nombreux jeunes seront de mauva i s témoins à cause de leur handicap. Aidez-les à trouver d’autres moyens de raconter leur histoire pour qu’ils puissent témoigner en cour.
Prenez le temps de vous informer sur les handicaps et les façons de les reconnaître. N’oubliez pas, les handicaps ne sont pas toujours évidents.
Informez-vous de la législation sur les droits de la personne, les protocoles appropriés et les mesures sociales qui appuient les jeunes ayant un handicap. Demandez de suivre de la formation sur les questions entourant les handicaps, comme l’intégration et les moyens de fournir de l’aide individuelle.
Familiarisez-vous avec les services de soutien offerts au Nouveau-Brunswick. Le Conseil du Premier Ministre sur la condition des personnes handicapées est un bon point de départ. Dès le début, assurez-vous la participation d’un parent ou d’un défenseur pour obtenir de l’information précise et monter un meilleur dossier sur votre client.
Faites participer les personnes qui appuient le jeune dès le début. Si vous attendez la fin des procédures, vous n’aurez peut-être pas accès à certains conseils ou renseignements qui pourraient faire toute la différence. De nombreux organismes pour la défense des personnes ayant un handicap oeuvrent dans ce domaine depuis longtemps et ont déjà aidé d’autres clients dans la même situation.
Il se peut que le jeune handicapé n’ait pas la même notion du temps que vous. Trouvez des moyens d’établir un concept du temps qui vous permet de lier un incident à un autre événement important. Par exemple, il sera plus significatif pour le jeune de dire «C’est arrivé la journée après mon anniversaire» plutôt que «C’est arrivé le 1er février 2002».
Les jeunes qui ont une déficience auditive, sourds ou malentendants, ne vous diront peut-être pas qu’ils ne vous ont pas entendu. Ce n’est pas parce qu’ils portent un appareil auditif qu’ils comprennent tout ce que vous leur dites.
Avant de toucher un jeune ayant une déficience visuelle, vous devriez toujours le prévenir.
Adoptez des politiques et des pratiques qui encouragent l’intégration et qui suppriment les barrières pour les jeunes ayant un handicap. Certaines obstacles peuvent être physiques, comme des difficultés d’accès aux immeubles et aux bureaux pour les personnes en fauteuil roulant. D’autres barrières peuvent être d’ordre psychologique, comme le rejet de personnes ayant un handicap intellectuel sous prétexte qu’elles ne sont pas de bons témoins.
Sachez où vous procurer des documents sous différents formats (braille, interprétation du langage ASL (langage gestuel américain), signature vocale, etc.) pour permettre au jeune ayant un handicap de comprendre et de participer entièrement au processus.
Tenez le jeune et la personne aidante au courant de tout ce qui se passe. Essayez de faire participer les mêmes personnes du début à la fin du processus. Cela comprend les policiers, les procureurs de la Couronne, les travailleurs sociaux, etc.
Donnez toujours assez de temps au jeune handicapé pour analyser la question et pour formuler sa réponse.
Quand vous décidez d’une sentence ou d’un plan d’intervention pour un jeune, tenez toujours compte de l’impact de son handicap.
Vous pouvez changer vos propres attitudes et celles des autres en vous renseignant. C’est ainsi que s’élaborent les politiques et que changent les pratiques de travail qui rendront notre système judiciaire plus accessible et plus équitable pour tout le monde.
Service public d’éducation et d’information juridiques du Nouveau-Brunswick
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Fax : 506 462-5193
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Nous remercions particulièrement la Fundy Regional Council Association for Community Living.
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